L’équipe de Super Loto Éditions a fait le choix de ne pas se rendre au Festival d’Angoulême 2026. Les raisons se cristallisent sur l’administration problématique du Festival par la société 9e Art+ et son délégué général Franck Bondoux, ainsi que les réponses très insatisfaisantes de l’Association FIBD qui attribue la gestion du festival et fait tout pour favoriser 9e Art+. Depuis 2019 déjà, nous avons déserté les « bulles » (le Festival « In ») et étions réfugiés bien au chaud au Off Of Off dans un écrin de joie et de bonne humeur. Et pour cause : nous considérions que les espaces « In » étaient trop onéreux à la fois pour les éditeurs – une opération « blanche » est souvent le seul horizon désirable chez la plupart des petits, quand bien même toutes les personnes qui travaillent d’arrache-pied pendant de longues journées sont bénévoles ; mais aussi pour le public, qui devait débourser l’année dernière 29 euros par adulte (le samedi), pour venir acheter des livres, rappelons-nous. Nous avons aussi assisté au naufrage de la programmation artistique, au fur et à mesure des années, où les différent·es directeu·rices artistiques voyaient toutes leurs ambitions artistiques sabrées en coulisses par Franck Bondoux, privilégiant uniquement des expositions rentables, grand public, et avec des partenaires plus que contestables comme Quick. La suite, si 9e Art+ continue de gérer le Festival après leur mandat en 2027 (date de la fin de leur actuelle cession), c’est un abandon pur et simple de la bande dessinée d’auteur, sans que les alternatifs y puissent quelque chose. Il est en effet probable que les expositions d’auteur·ices à l’avenir soient obligatoirement co-financées par les éditeurs, ce qui empêcherait de facto les petites structures de voir les artistes qui le méritent être célébrés, montrés ou découverts comme il se doit.
Si nous faisons le choix de ne même pas nous rendre au Off Of Off que nous aimons et pour lequel nous aidons modestement à l’organisation, c’est que nous souhaitons accompagner le mouvement d’autres éditeurs du « In » qui font le choix difficile de boycotter cette année (au risque de ne plus avoir de place dans le futur si les choses s’améliorent, car les places sont chères, au sens propre comme au figuré). Nous considérons aussi qu’il ne serait pas juste de « profiter » de l’évènement et de prendre le risque que nos protestations soient inaudibles. Les choses sont suffisamment graves, entre le népotisme de Bondoux et sa gestion scandaleuse dans l’affaire Chloé (révélation faite par Lucie Servin dans l’Humanité l’année dernière), et ce malgré l’engagement oral d’accepter un audit sur les violences faites aux femmes (non tenu à ce jour). Nous respectons donc, et sommes solidaires du courageux choix de beaucoup d’auteur·ices de boycotter l’édition 2026, et surtout celui d’Anouk Ricard, pourtant Grand Prix 2025 du Festival, au faîte de son très mérité couronnement international.
Aujourd’hui il ne reste que deux structures « finalistes » parmi lesquelles l’association FIBD choisira le 8 novembre le futur gestionnaire à compter de 2028 : nous appelons de nos vœux à ce que 9e Art+ ne soit pas sélectionné. Il est évident qu’en cas de reconduction de cette entreprise, et cela même si Bondoux renonce effectivement à son poste (il ne renonce pas à la direction de son autre société qui tient les manettes de 9e Art+, pour donner une idée de la sournoiserie du personnage), le Festival d’Angoulême ne mériterait qu’une désertion massive et durable de la profession.
Nous allons devoir compenser notre manque à gagner de cette édition 2026 autrement. Nous allons chercher à faire davantage de salons et festivals. Mais ne pas être présent à Angoulême 2026 est un choix qui nous semblait plus que nécessaire, car avec 9e Art+, elle a Bondoux, la bédé.
PS : N’hésitez pas à nous contacter si cela vous intéresse de représenter Super Loto Éditions un peu partout : grosse rémunération en paniers garnis de livres, affiches et confettis !
